L’utilisation de machines-outils fixes, telles que le banc de scie, la dégauchisseuse, ou encore la façonneuse comporte son lot de risques. Malheureusement, il y a encore des milliers de personnes au Québec qui subissent de très graves blessures, des amputations de doigts notamment, à la suite d’un bête accident sur une machine-outil.
En industrie, la formation du personnel, la vigilance de l’employeur, les inspections ponctuelles de la CSST, et le risque d’écoper d’amendes particulièrement salées si un accident survient, font en sorte que les accidents de travail, bien qu’encore trop nombreux, se produisent moins fréquemment comparativement à ce qui se passe dans les ateliers des bricoleurs du dimanche. En effet, plusieurs bricoleurs et ébénistes à leurs heures achètent des machines-outils sans pour autant avoir reçu une formation adéquate. Il en résulte souvent, pour ceux qui décident d’apprendre sur le tas comme on dit, de s’infliger de graves blessures dont plusieurs laisseront des séquelles permanentes.
Avec un tel prix à payer, et s’il vous est impossible de prendre un cours d’ébénisterie, pourquoi ne pas tout simplement vous procurer un minimum de documentation afin d’apprendre les rudiments du travail sécuritaire aux machines-outils?
Il n’y a rien en français me direz-vous… En effet, la littérature en français sur ce thème particulier est plutôt maigre, mais je me suis procuré il y a déjà de cela quelques années, un ouvrage en français, rédigé par M. André Désautel, qui se consacre exclusivement à ce sujet. Le document « Machines-outils fixes, 2e édition – La sécurité d’abord! » est publié par le Centre collégial de développement de matériel didactique (CCDMD) et il est conçu à l’intention des élèves du niveau collégial poursuivant un programme d’étude en ébénisterie. Il est toutefois possible de commander le livre directement chez Chenelière Éducation.
Ce que j’aime tout particulièrement de ce livre, c’est qu’il couvre toutes les machines-outils d’un atelier d’ébénisterie, qu’il est abondamment illustré, et qu’il n’y a pas une seule phrase de trop. Tout est concis et droit au but. Vous pouvez donc apprendre, en quelques minutes seulement, ce qu’il faut savoir pour opérer une machine-outil en toute sécurité. Pour les orgueilleux qui pensent tout savoir parce que ça fait 35 ans qu’ils travaillent sur des machines-outils, et qui ne leur ai jamais rien arrivé, ce livre pourrait avoir le mérite de questionner certains de vos habitudes. Tant mieux si vous connaissez toutes les règles de sécurité aux machines-outils, mais si vous n’avez jamais suivi de formation spécifique à ce sujet, il est probable que certaines de vos pratiques puissent comporter une lacune. Le fait de ne jamais avoir eu d’accident ne constitue pas une preuve que vos techniques de travail sont sécuritaires.
Bref, je recommande ce livre sans réserve aux débutants, mais aussi à tous les niveaux de bricoleurs, quels qu’ils soient. L’orgueil ou l’impression de travailler de façon sécuritaire n’ont vraiment pas leur place dans un atelier.
Sur une note plus personnelle, je ne peux m’empêcher d’avoir un pincement au cœur lorsque je croise des personnes qui ont des mains sérieusement amochées, ou quelques doigts en moins. Pour avoir vécu de près toutes les conséquences néfastes qu’un accident sur une machines-outil peut avoir dans la vie de tous les jours, je suis bien placé pour en parler. En effet, mon père s’est sectionné l’index de la main gauche, ainsi qu’entaillé le majeur, lors d’un accident des plus bêtes sur une scie radiale. Je vous épargne les détails que les estomacs sensibles pourraient ne pas supporter, mais croyez-moi, la dernière chose que vous avez envie, c’est de vous retrouver en jaquette d’hôpital, le postérieur à l’air libre, et d’attendre votre tour pour une chirurgie en orthopédie afin de vous réinstaller un objet qui était pourtant bien attaché à votre main quelques heures auparavant…
Offert chez Chenelière Éducation – Environ 26 $
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