
Vaut-il encore la peine, aujourd’hui, de faire réparer un outil brisé ou défectueux? À l’ère des produits jetables et des nouvelles technologies qui se succèdent à un rythme fou, la question se pose plus que jamais. Or, il est impossible de répondre par un oui ou non définitif, car il en va beaucoup du type d’outil dont il est question.
La toute première question à se poser avant de faire réparer un outil est de savoir s’il est toujours couvert par la garantie du fabricant? Si oui, il n’y a pas de problème et il suffit alors de s’informer de la façon de procéder pour se prévaloir de la garantie. Avec un peu de chance, le détaillant où vous avez acheté l’outil le reprendra afin de l’acheminer vers un centre de service autorisé. Attendez-vous à quelques jours, voire quelques semaines d’attente, avant de récupérer votre outil.
Lorsque la garantie est échue, il convient alors de faire un petit exercice comptable pour déterminer si la réparation en vaut le coût ou non. Voici quelques conseils pour vous aider à faire cet exercice le plus objectivement possible.
Tout d’abord, avant même d’apporter votre outil à un centre de service, posez-vous la question à savoir si vous avez la capacité d’effectuer la réparation vous-même. Dans le cas où vous avez déjà identifié le problème et que vous n’avez pas besoin du diagnostic d’un technicien, tentez de procéder à la réparation vous-même. Il est maintenant assez facile de commander des pièces en ligne auprès d’entreprises spécialisées dans ce type de commerce et de votre côté, vous pouvez identifier facilement les pièces dont vous avez besoin à partir du diagramme fourni par le fabricant. Il vous suffit alors de prendre le coût de la pièce, en incluant les frais de transport, et d’évaluer si la réparation en vaut le coût en fonction de l’état général, et de l’âge de l’outil. Nous avons tous nos propres critères, mais personnellement, je ne crois pas que j’investirais plus de 40% à 50% de la valeur d’outil pour sa réparation, et encore faut-il que l’outil soit en bonne condition au préalable.
Nature des réparations
Parmi les pièces fréquemment remplacées, on note certainement les gâchettes et les balais des moteurs universels. Ces pièces sont habituellement faciles à remplacer et peu coûteuses. Pour les autres pièces, cela dépend du type d’outil, mais une chose est certaine, si l’outil a pris feu, que le moteur ou les engrenages internes sont à remplacer, il est peu probable que la réparation soit vraiment rentable. Les seules exceptions à cette règle seront probablement pour les outils spécialisés tels que les gros marteaux rotatifs ou encore les outils coûtant plus de 500$
Outils électriques
Pour la réparation d’un outil électrique qui n’est plus sous garantie, vous aurez plus de chance que la réparation soit économiquement rentable si l’outil est de qualité professionnelle, plutôt que d’une marque populaire destinée aux bricoleurs. Le calcul est cruel puisque le coût d’une pièce (si jamais elle existe) pour une perceuse de 29$ risque d’être proportionnellement beaucoup plus élevé que pour une perceuse de 399$. Les outils bas de gamme sont conçus pour être jetés une fois leur durée de vie utile atteinte.
Dans le cas d’un outil électrique de qualité professionnelle, l’exercice a moins de chance d’être rentable si vous devez obtenir une estimation parce que vous ne connaissez pas la nature du problème. Le centre de service vous facturera un montant non remboursable pour identifier le problème et le coût des pièces et de la main-d’oeuvre viendra ensuite s’ajouter à la facture. Il ne vous reste plus qu’à prendre votre décision une fois que vous aurez tous les éléments en main.
Outils à batterie
La réparation d’un outil à batterie est toutefois beaucoup moins évidente, car votre décision devra tenir compte de plusieurs facteurs, notamment l’âge et le type de la batterie (Nicad, NiMH, ou Li-ion), et si l’outil fait partie d’un lot d’outils que vous possédez déjà, ou non.
S’il s’agit de votre seul outil sur cette plateforme, et qu’il utilise des batteries Nicad, alors là, à moins d’une exception (outil très spécialisé et très coûteux), il s’agit d’une cause perdue. La meilleure chose à faire est d’aller porter votre outil chez un détaillant d’outillage pour qu’il puisse recycler les batteries Nicad de façon responsable et sécuritaire, et ensuite disposer de l’outil convenablement.
La situation la plus complexe survient lorsque l’un de vos outils à batterie d’une génération précédente (Nicad ou NiMH) flanche, mais que tous vos autres outils sont encore en bon état. Devez-vous le réparer ou le remplacer? En réalité, cette question s’apparente drôlement à celui qui se demande s’il doit envoyer sa vieille voiture à la casse, ou s’il doit procéder à une énième réparation coûteuse. À cet égard, il y a deux écoles de pensée, certains diront qu’il vaut toujours la peine de réparer, alors que d’autres lanceront la serviette plus tôt que tard. Dans le cas présent, vous devrez décider si vous passez à une nouvelle génération d’outils équipés de batterie Li-ion. Sachez toutefois que ce passage, tout particulièrement avec les modèles équipés de moteur sans balais, vous permettra d’augmenter considérablement votre productivité, et que sous cet aspect, l’investissement en vaut très certainement le coût. Ceci dit, rien ne vous empêche de remplacer l’outil brisé par son équivalent sur une plateforme de batterie Li-ion, tout en continuant d’utiliser les autres outils jusqu’à ce que leur remplacement éventuel.
Outils manuels
Le cas des outils manuels est vite réglé, car certains fabricants offrent des garanties à vie et il suffit de rapporter l’outil au magasin pour en obtenir un neuf, souvent sans même fournir la facture d’origine. Pour les autres outils manuels, s’ils ne sont pas garantis et que vous ne pouvez pas les réparer vous-même, c’est la poubelle!
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